• Introduction

    Présentation du sujet

    Le métier de moniteur d’équitation est en train de subir d’importantes transformations depuis dix ans : le développement de la société de loisir et de consommation, couplé à l’engouement récent de se rapprocher de la nature participe à l’importante démocratisation de l’équitation. Ainsi, de technicien et sportif de haut niveau, le moniteur d’équitation devient animateur, chargé de faire découvrir les activités équestres à un public en quête de sensations immédiates et de détente « organisée ». Afin de répondre à cette nouvelle demande, le diplôme du BEES 1[1] Activités Equestres a-t-il été remplacé en Janvier 2006 par le BPJEPS[2] Activités Equestres, dont la formation s’oriente principalement vers l’animation.

    Dans le cadre de mes recherches sur la mise en place de ce nouveau diplôme, je désire vérifier, grâce au témoignage des moniteurs diplômés du BEES, quelles sont les évolutions ressenties dans l’exercice du métier, et qui justifient la création du BPJEPS.

    Définition de l’échantillon

    Nous interrogerons donc des moniteurs d’équitation BEES 1 de tous âges, de toutes provenances géographiques, et en activité ou toujours connectés au métier, ainsi que des BEES 2, instructeurs, formateurs de BEES 1, observateurs actifs du métier. Ces derniers peuvent nous fournir une analyse intéressante sur l’évolution des publics enseignés depuis le début de leur activité. Leur parcours et leur expérience du métier comparés au témoignage des moniteurs permettront de dégager un portrait du nouveau métier de moniteur d’équitation.

    La formation au BEES 1 Activités Equestres impose une formation spécifique de 1330 heures en centre de formation. Aux vues de ces exigences, il est aisé de devenir organisme de formation au BEES 1 pour n’importe quel centre équestre. Le public interrogé a donc l’expérience d’une formation modulaire, prodiguée par des centres essentiellement professionnels, qui livrent sur le marché du travail des professionnels préparés par leurs pairs en adéquation avec leurs propres exigences.

    Pré-hypothèses et résultats attendus

    Il semblerait que le métier de moniteur d’équitation connaît depuis le début des années 2000 une évolution sensible. En effet, la démocratisation de l’équitation ouvre ce sport à un plus large public, qui connaît mal ce sport, ses contraintes, son histoire, sa tradition. Les publics en attente de loisirs, de sensations vite achetées et vite consommées ont transformé le métier de moniteur d’équitation de formateur à celui d’animateur de loisirs.

    Consécutivement à sa démocratisation accélérée, l’équitation attire de plus en plus de jeunes gens en quête d’un métier passion, où le chômage n’existe pas. L’idée qu’ils se font du métier ne correspond souvent pas à sa réalité, et beaucoup changent d’employeurs régulièrement ou créent leur structure afin de créer eux même les conditions de pratique de leur passion. La majorité d’entre eux abandonnent ce métier dès lors qu’ils réalisent ses véritables implications.



    [1] BEES : Brevet d’Etat d’Educateur Sportif

    [2] BPJEPS : Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport


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  • Travaux en cours : enquête par récit de vie sur le métier de moniteur. De quinze à vingt récits de vie sont en cours de collecte.

    Date de remise : 3 mai 2006. Présentation orale sur PowerPoint et écrite (dossier de 20 pages)

    Objectifs : dessiner le portrait du moniteur aujourd'hui, souligner les évolutions récentes de façon à justifier la nécessité d'adapter le diplôme à la demande du public en animateurs sportifs.


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  • - Echéancier de mars à septembre 2006.

    Ø     20 avril 2006 : remise du plan détaillé du projet de recherche

    Ø     23 mai 2006 : Remise du projet de recherche rédigé

    Ø     30 juin 2006 : Etude du BEES1 : textes de loi, récits de vie sur la vision du métier et l’expérience du diplôme.

    Ø     30 Septembre 2006 : Etude de la réforme : textes de loi, discours officiels, référentiel métier, étude sur l’évolution des métiers du sport. Entretiens avec les institutions sur les motivations de l’Etat.


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  • - Thème de recherche : les conditions de mise en place du nouveau monitorat de sport en équitation : le projet, la méthode, sa réalisation sur le terrain par les organismes de formation habilités.

    Motivation du choix

    - Compétences et parcours antérieur du chercheur : cavalière pendant vingt ans, je possède un DESS CAAE, je travaille sur la mise en place et la coordination du BPJEPS en centre de formation. Mes compétences en diagnostique, gestion de projet et coordination me permettent de gérer l’organisation de la formation et d’intervenir auprès des stagiaires.

    - Opportunités de terrain : j’entretiens des contacts permanents avec les acteurs du BPJEPS,  je suis actrice de la mise en œuvre du diplôme.

    - Originalité, intérêt, actualité : le BPJEPS a deux ans, il pose de nombreux problèmes aux acteurs impliqués, et aucune étude n’a permis de distinguer les causes de sa difficile mise en œuvre.

    - Pré-hypothèses :

    Ø     L’Etat n’a pas prévu les budgets pour assumer la réforme des diplômes.

    Ø     Les institutions n’ont pas pris le temps de mettre en œuvre les outils de suivi administratifs.

    Ø     Le BPJEPS n’est pas en pratique ce qu’il semblait être sur le papier.

    Ø     L’équitation est un secteur particulier, miné par les divergences, réfractaire au changement, indépendant, ce qui ne facilite pas la réforme du diplôme.

    - Pré-contrehypothèses :

    Ø     Le BPJEPS coûte moins cher que le BEES 1 : les processus de formation et de certification sont quasiment tous pris en charge par l’organisme de formation dans le BPJEPS, alors que l’administration gérait les programmes, le suivi et les examens du BEES 1.

    Ø     Le suivi administratif institutionnel est réduit à son plus simple appareil puisque les organismes de formation traitent tout en interne.

    Ø     Les professionnels de l’équitation ne sont pas formés à l’ingénierie de formation et ne maîtrisent pas les principes du BPJEPS.

    Ø     L’équitation est en pleine évolution, ce qui impressionne beaucoup de professionnels, mais le processus de changement se met peu à peu en place et finalement tous participent.

    - Bibliographie de base

    Ø     Décret 2001-792 du 31 août 2001 portant règlement général du BPJEPS.

    Ø     Arrêté du 18 avril 2002 portant organisation du BPJEPS.

    Ø     Instruction n°02-170 JS du 11 octobre 2002 relative aux modalités de mise en œuvre du BPJEPS.

    Ø     Arrêté du 28 juin 2003 portant création de la spécialité activités équestres (JO du 11/07/03) et les annexes (BOJS du 11/07/03).

    Ø     DE CARMOY H (1999), L’Entreprise, l’Individu, l’Etat, conduire le changement, Editions Odile Jacob, Paris, 265pp.

    Ø     Conseil National des Activités Physiques et Sportives (CNAPS), (2004), Rapport au parlement et au gouvernement portant sur l’état des formations et des métiers du sport : Décentraliser, moderniser, professionnaliser les formations liées à l’emploi sportif, Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la vie associative.

    Ø     TILMAN F et OUALI N (2000), Piloter un établissement scolaire. Lectures et stratégies de la conduite du changement à l'école, Bruxelles, De Boeck, 246 pp.

     

    Méthodologie et projet de recherche

    Description des outils et du recueil des données : Le recueil des données se fera  en deux temps : en premier lieu, la récolte d’informations sur le projet officiel, grâce aux textes de lois et aux déclarations officielles ;  une seconde phase nous mènera à la rencontre des acteurs de la mise en place du BPJEPS en PACA par voie d’entretiens semi-directifs.

    Justification du choix des méthodes : l’analyse des textes de lois et des discours officiels permettront de refléter le projet de l’Etat. Ainsi, les sources documentaires reflèteront-elles une image idéale de la conduite du changement dans ce contexte. Afin d’identifier les disfonctionnements qui ont perturbé la mise en place du BPJEPS, nous insisterons sur la réception et l’interprétation des informations sur le diplôme. Les organismes de formation seront donc au centre de notre recherche. La démarche de l’entretien permet d’obtenir des informations homogènes par la construction d’un guide d’entretien commun par groupe d’acteurs, tout en laissant une liberté précieuse à l’interrogé, qui pourra exprimer la particularité de son expérience et enrichir notre recherche. De même, le chercheur peut à tout moment réorienter l’entretien ou insister sur un point particulièrement intéressant pour sa recherche. Dans le cadre d’une réforme où la spécificité de l’acteur lui confère une expérience et un regard particulier, il est essentiel de recueillir un maximum d’informations afin d’aborder dans notre étude tous les aspects de la mise en place du BPJEPS, dans une démarche évaluative objective.

                Présentation des échantillons étudiés, des corpus prévus : le récit de vie nous permettra de recueillir le regard des professionnels formateurs sur le métier de moniteur d’équitation dans le but de comparer le diagnostique officiel qui motive la réforme avec le ressenti sur le terrain. Cependant, l’entretien semi directif sera l’outil méthodologique prédominant dans le cadre de notre recherche : mené avec les acteurs institutionnels, il nous permettra de transcrire le regard du porteur du projet sur sa mise en œuvre. Mené avec les institutions représentatives, il nous donnera l’occasion d’étudier le niveau de concertation du projet. Mené avec les responsables des organismes de formation, il  nous permettra de recueillir des informations sur la structure de l’organisme, la perception initiale du BPJEPS, le rythme et la cohérence de l’information reçue, les moyens mis en œuvre et les difficultés rencontrées. Cette démarche nous permettra d’analyser l’efficacité de la communication du projet par l’administration. Enfin, les entretiens avec les organismes de gestion nous révèlerons si dans la réalité, le secteur de l’équitation se donne les moyens de financer le BPJEPS et pourquoi. Au total, nous prévoyons entre trente et cinquante récits de vie, et dix huit entretiens semi directifs.

    - Présentation des grilles d’analyse prévues : Nous étudieront successivement :

    Ø     Les changements intervenus dans le métier de moniteur d’équitation

    Ø     L’information parvenue aux acteurs sur le nouveau diplôme, avant sa création

    Ø     Le niveau et la qualité de la concertation

    Ø     L’identité réelle du diplôme

    Ø     La qualité de l’information sur les modalités de mise en place

    Ø     La qualité des outils et du suivi par les institutions responsables

    Ø     La réalité de la mise en place : écueils, imprévus, avantages, etc.

     

     

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