• Méthodologie 2

    Méthodologie

    Motivations pour ce mémoire
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Le chemin qui m'a menée vers la formation professionnelle des équitants n'est pas des plus évidents. Motivée par ce métier passionnant mais difficile, diplômée de l'IAE, j'ai entrepris en septembre 2004 un BEES 1 Equitation. Au bout de trois mois, confrontée à des problèmes personnels graves, j'ai dû interrompre la formation. Le sacrifice que ces trois mois ont impliqué n'a pas été vain. La session du BEES 1 concernée était en effet la dernière de l'histoire du « BE » équitation en France. Le centre de formation qui m'a formée pendant cette courte période m'a proposé de poursuivre notre collaboration dans le cadre du BPJEPS, mais en tant que coordinatrice. J'ai donc « goûté » aux principes de formation du Brevet d'Etat avant de plonger dans le dossier d'habilitation et la mise en œuvre du BPJEPS Activités Equestres mention Equitation.

    <o:p> </o:p>Coordinatrice de la formation, j'ai dû en apprendre et comprendre la structure et l'esprit, totalement différents des principes de formation du BEES 1. J'ai de plus abordé l'équitation il y a quinze ans, époque où d'autres pédagogies, plus directives, ont officié. Confrontée aux nouvelles approches pédagogiques, plus actives, entourée de professionnels attachés à l'enseignement d'une technique et d'un art équestre avant tout, j'ai dû mettre en œuvre une formation qui répondait à des exigences étrangères aux préoccupations de mes collègues. En effet, l'équitation qui est aujourd'hui proposée dans la plupart des centres équestres répond à une demande de loisirs pratiqués au contact de la nature, mais sous contrôle permanent. Avec cette démocratisation de l'équitation, les professionnels de l'équitation doivent transformer leurs pratiques, et pour certains même, mettre en danger les valeurs qui reflètent leur identité.

    <o:p> </o:p>La mise en œuvre du BPJEPS est un défi en équitation, car il s'oppose à un certain nombre de valeurs représentatives de la communauté équestre, qui ne se reconnaît pas ou peu dans ce nouveau modèle. Les points de discordes sont de plusieurs ordres :

    <o:p> </o:p>-        Politique :
    o      Le BEES 1 vise à former des éducateurs sportifs spécialisés en équitation, prêts à exercer à la fin de la formation. La science équestre est le centre des préoccupations des acteurs.
    o      Le BPJEPS, à travers la notion d'Education Populaire, entre dans le contexte d'une politique radicalement différente, recentrée sur le rôle d'animateur du moniteur.<o:p> 

    </o:p>-        Social :
    o      La formation au BEES vise à inculquer au stagiaire des valeurs phares, à la limite de la doctrine, qui cimentent la communauté équestre, mais qui en empêchent également l'ouverture au monde extérieur.
    o      Le BPJEPS a pour objectif d'intégrer le monde de l'équitation au marché des loisirs, de désenclaver ses valeurs. Les professionnels semblent craindre de perdre leur âme au cours de cette mutation.

    <o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p>-        Administratif :
    o      La formation au BEES 1 était structurée au niveau national et simple à mettre en œuvre. Un grand nombre de centres équestres se sont investis dans ces formations.
    o      La formation au BPJEPS demande une habilitation qui implique un exercice d'ingénierie de formation, une organisation rigoureuse, des ressources matérielles dont les équitants ne disposent pas. Seuls certains centres de formation peuvent alors mettre en œuvre un tel processus.

    <o:p> </o:p>-        Educatif :
    o      Un moniteur BEES 1 est un professionnel formé « sur le tas », avec les risques que cela comporte pour lui-même. La méthode d'apprentissage est directive, et répond à une tradition militaire et sportive malgré les récentes évolutions connues avant la disparition du BEES.
    o      Un moniteur BPJEPS est un animateur accompagné au cours de sa professionnalisation. Les formés sont au centre des préoccupations, la formation est individualisée, co-construite vers l'autonomisation des personnes.

    <o:p> </o:p>Les objectifs, les moyens sous entendus par les principes de ces deux formations sont opposés, ce qui justifie les difficultés de mise en œuvre ressenties par les acteurs du BPJEPS. Entre le BEES 1 et le BPJEPS, une mutation a été formalisée, officialisée, des décisions ont été prises. Il apparaît intéressant d'entamer une réflexion sur l'impact de cette mutation sur la formation professionnelle des équitants, et sur ce que nous pouvons apprendre de la confrontation de deux modèles, symboles de deux mondes bien différents.

    <o:p> </o:p>Cette recherche s'inscrit également dans un projet professionnel : il conclue une période d'apprentissage de deux ans au BPJEPS, à la rencontre des acteurs professionnels, des candidats à la formation, des codes et des valeurs qu'il est indispensable de connaître pour travailler dans ce secteur. Passionnée d'équitation, je construis aujourd'hui un parcours professionnel également en adéquation avec mes compétences et mes qualifications. En comparant le système de valeurs et la culture qui accompagnent l'approche pédagogique illustrée par la formation au BEES 1 aux facteurs déterminants les méthodes pédagogiques que reflète le BPJEPS, je peux comprendre les leviers du changement pédagogique, en équitation, dans ce cadre précis.

    La recherche 
    La première phase de recherches m'a poussée à m'interroger sur les raisons du mécontentement des professionnels de l'équitation contraints de mettre en œuvre une formation qui ne leur convient pas. J'ai alors orienté ma réflexion vers la conduite du changement, pensant trouver une méthode de management applicable à cette situation. Mais appliquer cette formule à la mise en œuvre du BPJEPS serait orienter la recherche uniquement sur l'efficacité du processus, sans en expliquer ses origines.<o:p> </o:p>

    De plus, une recherche qui se veut scientifique ne peut faire porter la responsabilité de cette action à l'instance responsable de la conduite du changement, en considérant les professionnels de l'équitation comme des partenaires du processus. Cette position, défendable, n'apparaît pas pertinente dans ce contexte.<o:p> </o:p>

    J'ai donc orienté mes recherches vers les déterminants du changement, afin de tenter de poser le contexte dans lequel le nouveau diplôme est mis en œuvre, afin de répondre à la question suivante : à quels besoins répond ce changement de diplôme ? J'ai alors découvert que ce diplôme est une réponse, décalée dans le temps, à un bouleversement qui dépasse les frontières du monde de l'équitation. Ce bouleversement concerne plusieurs dimensions du monde dans lequel le nouveau diplôme trouve sa place :

    -        Socio- historiques : les représentations sociales de l'équitation au fil du temps.
    -        Sociologiques : les représentations sociales actuelles en matière de loisirs sportifs de pleine nature, les relations aux animaux, la place de la femme dans cette relation, Economique : le marché des loisirs sportifs de pleine nature, en expansion, est un réservoir de richesses... mais s'oppose au modèle équitant traditionnel.
    -        Politique : qui nourrissent les politiques menées en matière d'emploi, d'Education Populaire, d'insertion sociale,
    -        Institutionnel : la structure du diplôme, sa mise en œuvre du national au régional.

    La recherche qui nous intéresse concernera les moniteurs d'équitation, BEES 1, 2, BPJEPS en formation ou diplômés. 

    L'approche de l'éducation semble ainsi être déterminée par le croisement d'un certain nombre de dimensions et de références auxquelles nous ferons appel dans ce mémoire : Bourdieu, Coulon, Castoriadis feront partie des secondes. 

    Ces trouvailles techniques ont alors soulevé un certain nombre de questions :

    -        Quelle est la nature du changement en cours ?
    -       
     Comment les professionnels de l'équitation perçoivent-ils le changement de méthode pédagogique, d'objectif de formation, le recentrage du métier, etc. ?
    -        Quelles sont les valeurs qui s'opposent parmi les deux cultures au cœur de notre étude ?
    -        Quelles sont les méthodes mises en œuvre par les professionnels pour contourner, adapter, appliquer ou contrecarrer les valeurs portées par les mutations en cours ?
    -        Ces méthodes permettent-elles d'entrevoir les prémices d'une nouvelle culture, d'une nouvelle approche pédagogique propre au monde équestre, issue du croisement de deux philosophies radicalement différentes ?
    -        Qu'est ce qui déclenche le refus ou l'implication dans la nouvelle philosophie de formation chez les professionnels ?
    -        En quoi une formation professionnelle telle que le BPJEPS répond-elle aux besoins du monde dans lequel le futur professionnel équitant désire s'intégrer ? 

    La problématique qui se dégage de ces questionnements sera la suivante : existe-t-il un antagonisme social dans les valeurs éducatives des deux institutions (BE et BP) ?<o:p> </o:p>

    Quatre étapes de construction devront être mise en œuvre :

    1.
    Le dégrossissage. La première phase, de construction de la problématique, s'achève avec cet écrit. Elle s'est divisée en trois temps 




      1. Recherches sur le terrain : informations recueillies au cours de réunions, de visites en entreprises, d'entretiens individuels ou d'enquêtes préparatoire (récits de vie), de confrontation aux réactions des professionnels.

      2. Recherches sur internet : informations disponibles sur l'évolution des pratiques équestres et de loisirs sportifs, site de statistiques, de tendances économiques, d'études sociales, d'histoire de l'équitation, de blogs d'équitants, de sites institutionnels, visite de forums.

      3. Recherche bibliographique : collecte de titres grâce à internet, à la bibliothèque de l'IUFM de la Seyne sur Mer, de l'UTV, de l'IRTS.

      4. Bâti de la problématique 1 et du plan de travail 1


    2. La seconde phase, préliminaire à la recherche, consiste en un approfondissement de l'étude des documents rassemblés. Au cours de cette étape, je propose de :




      1. Approfondir l'étude des documents répertoriés et sélectionnés, spécialement concernant le champ théorique de la recherche qui sera menée.

      2. Confronter les modèles théoriques répertoriés à la réalité du terrain au quotidien, afin d'en poser les limites.

      3. Tri et hiérarchisation des éléments connus à ce jour afin d'entre apercevoir une cohérence.

      4. Bâti de la problématique 2 et du plan de travail 2.

      5. Elaboration d'un modèle de questionnaire à partir des éléments connus, afin de mener une enquête cohérente qui devra confirmer ou infirmer les arguments étayés par la base bibliographique.

    3. La troisième phase de la recherche est consacrée à la mise en œuvre de la méthode énoncée ci-dessus :

    a.      Interroger des professionnels possédant une étiquette « classique », anciens dans le métier de BEES 1 ou 2,  comme experts dans leur discipline, ou dont le statut suppose qu'ils garantissent les valeurs les plus anciennes de l'équitation.                                               <o:p> </o:p>

    b.     Interroger des professionnels qui vont à l'encontre de cette image : les professionnels qui proposent une équitation « innovante », des activités en phase d'introduction ou de développement sur le marché :


    c.      Interroger des personnes qui ont bénéficié de la formation au BPJEPS, ainsi que des stagiaires en formation aujourd'hui.


                                                        i.     Cinq stagiaires en formation
                                                       
    ii.     Cinq stagiaires qui l'ont achevée

    <o:p> </o:p> d.     Interroger des acteurs institutionnels de la mise en œuvre du diplôme, qui feront part de leur vision du changement :
      e.      Ces entretiens nous permettront de définir l'image que le BPJEPS véhicule, et si cette image correspond à sa réalité, à ses objectifs. De même chercherons nous à identifier la place que la culture et les valeurs culturelles prennent dans ces jugements. Enfin, nous pourrons identifier, grâce à ces témoignages, les méthodes mises en œuvre par les différents acteurs du processus, identifiés par âge, ancienneté, « école », sexe, statut, poste, etc. Ces propositions d'analyse ne nous priveront pas d'analyses plus poussées qui pourraient dépasser les attentes du chercheur. Parmi les personnes interrogées, les hommes et les femmes devront être clairement identifiés.<o:p> </o:p>

    4. Enfin, la quatrième et dernière étape est consacrée à l'analyse des données recueillies, et à leur approfondissement si cela se révèle nécessaire :

    a.      Ecriture et décorticage des verbatims
    b.     Choix du logiciel d'aide à l'analyse
    c.      Traitement des données
    d.     Analyse en fonction des données théoriques et des données observées sur le terrain
    e.      Vérification de la cohérence avec la problématique, recentrage si nécessaire.
    f.       Rédaction du plan final.
    g.      Rédaction du mémoire.


    5. Une cinquième étape peut être projetée : corrections et réajustements en cours d'écriture, si survient au dernier moment un événement ou une information dont l'importance justifie la présence dans le corps du mémoire. Cette étape est peu probable, mais je dois prévoir un délai de réajustement quoiqu'il arrive, afin de permettre au projet d'aboutir dans les temps. Cette précaution est d'autant plus justifiée que le BPJEPS est toujours dans une phase de mise en œuvre.

    <o:p> </o:p>Ces travaux nous permettront donc de définir le point institutionnel d'où l'on part dans une première partie, puis de dégager dans un deuxième temps le mécanisme de changement des valeurs éducatives. Une troisième partie fera part des conclusions de l'enquête menée au près des professionnels. Cette enquête pose comme hypothèse principale que le BPJEPS crée en équitation une « mixité pédagogique » aux enjeux déterminants.

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